A BORDEAUX, L’HEBERGEMENT ET LES COURS DU SOIR INTEGRES DANS UN TISSU URBAIN

Au 110 rue Malbec se trouve le siège de la Fédération Compagnonnique de Bordeaux. C’est donc en ce lieu que bat quotidiennement le cœur de l’activité compagnonnique de la ville. En effet, encore de nos jours, de jeunes hommes parcourent le Tour de France pour se perfectionner professionnellement et pour s’enrichir tous ensembles au contact les uns des autres. C’est dans cette demeure qu’ils habitent, qu’ils mangent, dorment, se forment et échangent.

LE REPAS PRIS EN COMMUN

Le soir après leur journée de travail à l’entreprise ou sur le chantier, ces jeunes ouvriers rentrent au siège où ils retrouvent «leur maison». Ils sont logés dans des chambres allant de 2 à 4 itinérants. Celles-ci sont réparties sur 3 bâtiments, reflets de l’évolution et de l’histoire du lieu. Après un moment de détente, vers 19h30, ils se rendent au réfectoire où tous ensembles, ils partagent leur repas du soir préparé par la cuisinière.

L’origine latine du mot compagnon étant «cum panis», celui avec qui on partage le pain, on comprend aisément l’importance de ce temps d’échange et de fraternité. Celui-ci est donc obligatoire et tous doivent faire l’effort de venir à table et d’y respecter les règles et traditions qui codifient ce moment. Une fois le repas terminé et les corvées de rangement et de vaisselle évacuées, les itinérants se rendent dans leur salle de cours.

LES COURS DU SOIR

Ils se répartissent par métiers et de 20h15 à 22h15 vont se perfectionner dans les différents aspects théoriques de leur profession. Ainsi ils vont faire de la géométrie, de la conception, du trait, de la technologie… Tous ces enseignements doivent leur permettre, lorsqu’ils s’en sentiront prêt, de se présenter aux examens comme le CAP, le BP….

Ils vont également profiter de ces moments pour revenir sur les difficultés qu’ils ont rencontrées dans la journée sur leur chantier. Tous ensemble, et avec l’aide d’un compagnon, ils vont échanger et explorer les différentes solutions qui leur permettront d’être plus performants en condition réelle. Ils profiteront ainsi de l’ancestrale tradition de transmission du savoir, véritable pierre angulaire du compagnonnage.

LE METIER : UNE PRIORITE

Ces jeunes itinérants qui, dans leur immense majorité, ne sont pas de la région, restent dans la ville de Bordeaux durant une année. Le siège est donc leur demeure principale et ils passent tous les week-ends ensemble. Un samedi sur deux, ils se rendent au centre de formation de la Fédération à Floirac ou ils recevront toute la journée un cours pratique. Ils pourront alors s’exercer en faisant des maquettes au demi ou au quart, et se familiariser avec l’outillage spécifique de chaque corps d’état. Ils en profiteront également pour «casser la croute» et pique-niquer, remplir leur mémoire autant de savoirs que de souvenirs de partage et de bons moments.

A LA DECOUVERTE D’UNE REGION

Quand, enfin, les obligations sont terminées, les itinérants, en bons jeunes hommes intégrés dans le monde et dans leur époque, profitent de la situation idéale du siège pour aller visiter la ville et rencontrer ses habitant(e)s. Ils vont ainsi s’offrir quelques moments de détente place de la victoire ou sur les quais. La proximité du bassin d’Arcachon et de l’océan leur permet également, lorsque le soleil brille, de profiter des grandes plages sablonneuses et des vagues atlantiques. Et quand le weekend est plus culturel, la découverte des différents vignobles entourant Bordeaux les amène à explorer le patrimoine planté, bâti et historique de la région.